Rédigé le : 24 Juillet 2019 Par : Melchior Burin des Roziers
Depuis quelques années, l’Île Maurice noue des liens de plus en plus fort avec l’industrie du cinéma. Si les producteurs et les réalisateurs viennent poser leurs caméras sur l’île, ce n’est pas seulement pour l’ambiance exotique, le sable blanc et l’eau turquoise. Découvrons ensemble cette relation épanouissante entre les mauriciens et le 7ème art.
Des conditions avantageuses pour les producteurs étrangers
L’Île Maurice est devenue une terre de cinéma particulièrement intéressante depuis 2013, avec la naissance du “Film Rebate Scheme”. Ce dispositif incitatif, mis en place par le gouvernement, propose des avantages fiscaux au bénéfice des producteurs de films. Il permet aussi le remboursement des dépenses liées à la réalisation du projet sur l’île, à hauteur de 30% à 40% (longs métrages, téléfilms, documentaires, film publicitaires haut de gamme). Résultat, des dizaines et des dizaines de producteurs viennent tourner à Maurice et l’île se réjouit en retour de donner un coup de boost à son économie locale. Vous allez comprendre pourquoi dans les paragraphes suivants.
Hollywood à Maurice
En 2017, l’équipe tournage du film “Serenity” (avec Matthew McConaughey, Oscar du meilleur acteur 2014 et Anne Hathaway qui lui avait déjà donné la réplique la même année dans le blockbuster “Interstellar”) atterrit sur le sol mauricien, pour le plus grand bonheur de tous. Pour ce thriller holywoodien, Maurice peut être fière : 32 décors de l’île seront utilisés, 2500 chambres d’hôtel seront réservées et plus de 24 000 bouteilles d’eau seront consommées pendant le tournage... en toute sérénité ! Le producteur Guy Heller explique que l’Île Maurice était un coup de coeur et que le dispositif incitatif “Film Rebate Scheme” était tout aussi très intéressant financièrement.
On attend toujours la sortie sur nos écrans de “Singleholic”, deuxième production holywoodienne à avoir choisi Maurice, pour un budget total de 4 millions de dollars américains. Ce n’est ni plus ni moins qu’une comédie sur l’histoire d’une femme qui se réveille le jour de ses 35 ans et décide qu’il est temps de se marier et de fonder une famille. S’en suit une série de rendez-vous amoureux tous plus hilarants les uns que les autres.
Milan Selassie, producteur du film (qui voulait initialement effectuer le tournage en Afrique du Sud) croit très fortement au potentiel de l’industrie cinématographique sur l’Île Maurice et salue la politique du gouvernement sur ce secteur, la qualifiant d’intelligente. Il explique que le tournage d’un film de cette envergure est à l’origine d’un grand effet domino économique puisque l’équipe doit faire appel à un service de traiteur local, mais aussi à des employés de la région ainsi qu’à une multitude de petits business qui poussent autour du plateau de tournage. Milan Selassie envisage déjà de tourner son troisième film “Prodigal Sons”… à Maurice !
Bollywood et Tollywood : les productions indiennes sur l’Île Maurice
Les Indiens s’y mettent aussi !
Le premier film bollywoodien Saansein est tourné en 2016, lançant une longue série de films venus de Bombay. Une quarantaine de sites servent de décor, dont le fameux marché central de Port-Louis ou le pied de la montagne du Morne Brabant.
On commence même à parler de Tollywood à Maurice, du nom de l’industrie indienne du film Télugu. Il semblerait que le président de CII Telangana, représentant de Tollywood, ait été convaincu des avantages fiscaux offerts par le “Film Rebate Scheme”.
Le cinéma français à l’Île Maurice
Côté français, on avait déjà vu Maurice à l’écran dans “Mon père, ce héros” (1991) avec Gérard Depardieu. Le film traitait d’une fille qui s’inventait une vie et essayait de s’attirer les faveurs d’un garçon en lui faisant croire que son père était en réalité son compagnon... L’oeuvre de Gérard Lauzier avait notamment rassemblé marie Gillain, Patrick Mille, Catherine Jacob et Charlotte de Turckheim aux côtés de notre monstre sacré.
Mais plus récemment, l’île a servi de décor pour “Lisa Redler”, le long métrage de Nicole Garcia qui doit sortir courant 2019. A l’affiche : Pierre Niney, l’idole des jeunes filles, Benoît Magimel et Stacy Martin. C’est l’histoire d’un triangle amoureux qui, a priori, ne peut que mal finir. La production du film a fait appel à une équipe technique mauricienne (Identical Pictures) et un grand nombre de figurants, dont des employés de l’hôtel de Constance Prince Maurice, à l'est de l’île, du côté de Poste Lafayette.
Cette année 2019 marque aussi la première édition du “Festival du film européen” de Maurice, du 10 au 15 juin, organisé par l’Union Européenne . Ce festival propose des projections en salles (Cinéma Star Bagatelle & Caudan et Caudan Arts Centre) et en plein air (plage de Tamarin et terrain de football de Mont Choisy) de ce qui se fait de mieux dans le cinéma européen indépendant. C’est le grand rendez-vous des cinéphiles de l’île, autour de préoccupations actuelles de Maurice : la jeunesse, la famille et l’écologie.
L’Île Maurice deviendrait-elle le nouvel eldorado du cinéma ? L’avenir nous le dira. En tout cas, c’est bien parti !
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